Sonia Mabrouk : Le féminisme de Gisèle Halimi se conjuguait avec l’universalisme


FIGAROVOX. - Que retenez-vous de la figure de Gisèle Halimi? Vous reconnaissez-vous particulièrement dans ses combats?

Sonia MABROUK. - 
Gisèle Halimi, c’est la Femme révoltée au sens camusien. Toute sa vie, elle a incarné une révolte positive, un refus constructif des injustices et de l’ordre établi. C’est pour cela que le rapprochement avec L’Homme révolté d’Albert Camus me parait pertinent. Il y est question de révoltes productives qui enfantent de profonds changements, à l’inverse des rébellions nihilistes qui finissent souvent en violentes répressions. Gisèle Halimi s’est toujours inscrite dans cette première voie, avec comme moteur une redoutable force transformatrice qu’elle qualifiait elle-même de rage, une dynamique sauvage qui fait avancer les grandes causes. C’est une révoltée - et non une révolutionnaire - qui a eu la volonté de transformer le monde et la société, refusant le confort et la servitude. Cette révolte permanente est assimilée à une transcendance morale pour Albert Camus. C’est ainsi, me semble-t-il, que Gisèle Halimi l’appréhendait aussi. Elle a été de tous les combats de ce siècle. Les combats féministes bien sûr, ainsi que les luttes d’indépendance des anciennes colonies et protectorats français, notamment en Tunisie. Cette puissance des convictions ne l’a jamais quittée. Avec un tel tempérament, il n’y avait pas de place pour les convictions ou les fidélités successives. Elle était Une, et toujours la même.

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