Alain Bauer : maîtriser la spirale de violences dans laquelle s’enfonce la France est-il vraiment hors de portée ?


Atlantico.fr : Alors que les phénomènes violents se multiplient dans notre société, quels sont les moyens juridiques à la disposition du Ministère de l'Intérieur pour lui permettre d'endiguer ce fléau ?

Alain Bauer :
C’est moins un problème du ministère de l’intérieur qu’un souci de définition global de ce que doit être une société, de comment « faire société ». Si tout un chacun accepte, pour des raisons de survie, les passages piétons, les feux tricolores ou les ceintures de sécurité, et considère avec défiance celles et ceux qui ne respectent pas les règles de la sécurité routière, il n’en est pas de même dans de nombreux autres secteurs de la vie ou incohérents et injonctions contradictoires anomisent les normes sociales : Il est ainsi difficile de comprendre comment on peut lutter contre l’alcoolisme et proposer la libération de la consommation de produits stupéfiants ? Ou protester contre les intrusions dangereuses de l’etat dans le contrôle des données numériques et accepter sans rechigner d’en fournir des quantités industrielles aux opérateurs privés ?

Le Ministère de l’intérieur, qui n’est pas seulement celui de la sécurité publique en France, subit le désordre et le chaos sans trop savoir à quoi il sert, qui il sert et pourquoi il sert. Les policiers vivent une crise sociale, culturelle, matérielle et surtout morale inédite. Dès lors il produit sa propre anomie en n’étant plus en mesure de résister aux désordres ambiants. Il devient facteur de désordre. Pour lui même et pour la société qu’il doit défendre comme gardien de la paix.

Qu'est-ce que l'anomie ? Comment impacte-t-elle la société française ?

Alain Bauer :
Émile Durkheim, le grand criminologue français impose à partir des 1893 le terme « anomie » qui vient du grec "absence de loi ». Dans son ouvrage, Le Suicide, il s’en sert pour définir une situation sociale, caractérisée par l’affaiblissement de valeurs et de règles et par contrecoup l’effondrement des sociétés qui ne peuvent vivre sans lois. : « L’anomie est donc, dans nos sociétés modernes, un facteur régulier et spécifique des suicides ; elle est une des sources auxquelles s’alimente le contingent annuel. […] [Le suicide anomique] diffère en ce qu’il dépend, non de la manière dont les individus sont attachés à la société, mais de la façon dont elle les réglemente ».

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