Christophe Boutin et Frédéric Rouvillois : « La convention citoyenne est-elle démocratique ? »


Sur la Convention citoyenne pour le climat, clôturée par le président Macron le 29 juin dernier, le jugement le plus significatif est peut-être celui qu’a porté son rapporteur général, Julien Blanchet, en parlant de «démocratie augmentée». La formule ouvre en effet bien des horizons, en ce qu’elle renvoie à ce que l’on nomme «la réalité augmentée» ou encore, «l’humanité augmentée», dont chacun sait qu’elles n’ont plus grand-chose à voir, ni avec la réalité, ni avec l’humanité. Dans ces deux cas, «l’augmentation» vantée fait basculer ce qu’elle modifie dans une dimension différente, que l’on pourra peut-être trouver plus agréable, plus excitante, plus belle ou plus forte, mais qui n’a que de lointains rapports avec son objet initial.

Il en va de même avec la démocratie participative mise en œuvre dans le cadre de la Convention citoyenne. Emmanuel Macron s’étant engagé, par un «contrat moral», à soumettre «sans filtre» ses propositions au Parlement ou au peuple, un véritable pouvoir a été attribué à ce groupe de 150 personnes tirées au sort, puis sélectionnées sur la base de critères visant à reproduire en miniature «la société française dans sa diversité» - ou plutôt, ce que les initiateurs du projet considéraient comme étant cette diversité, écartant de la liste des critères ce qui leur semblait sans importance, comme la situation de famille…

À LIRE AUSSI : La Convention citoyenne pour le climat est-elle représentative des Français?

Cette opération visait à offrir à un «panel», idéologiquement orienté et encadré par les responsables de think tanks proches du président, le droit de penser, de débattre et de décider à la place des Français. Elle justifiait ainsi la mise à l’écart du peuple, seul et unique souverain dans une démocratie, en affirmant une coïncidence supposée parfaite entre la volonté de ce dernier et les choix de ceux dont on avait arbitrairement décidé qu’ils s’exprimeraient pour lui. La Convention, notait ainsi Édouard Philippe dans sa lettre de mission, avait pour but d’ «impliquer toute la société dans la transition écologique à travers un échantillon représentatif de citoyens . De l’impliquer, parce que le consensus en son sein traduirait nécessairement celui qui, quoique non encore exprimé, existerait dans notre société sur ces questions…

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police