Jean-Louis Arajol : l’appel d’un grand flic à la refondation de la police


Valeurs actuelles. Gérald Darmanin, promu ministre de l’Intérieur en remplacement du très décrié Christophe Castaner, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Jean-Louis Arajol.
Ce qui m’importe, ce n’est pas le nom du ministre, mais ce qu’il va faire. Si la politique reste celle qui est appliquée depuis des années, ça ne réglera aucun problème. Il n’y a, a priori, aucune raison qu’il ne soit pas apte à ce poste. Je lui souhaite d’être conseillé par des gens d’expérience. J’espère qu’il prendra le problème de la police à sa juste dimension, car nous sommes dans une situation extrêmement préoccupante. Il lui faut rendre confiance à cette institution qui en a grand besoin.

C’est de ce découragement, aussi, dont vous parlez dans votre dernier livre...

J’essaie d’y dresser une radiographie du malaise, tel que je le perçois, au sein de la police nationale, de voir quelles en sont les causes et d’esquisser des pistes de réflexion pour y remédier. J’ai terminé ma carrière comme officier de liaison au Mali, de 2007 à 2013, puis je me suis installé comme consultant et me suis occupé de syndicats de police. Après ce retour dans la profession, je me suis rendu compte que la situation ne s’était pas améliorée, mais au contraire aggravée. Démultiplication des services, stress, obligation de rendement, des cadences de travail impensables au vu de la dangerosité du métier, un management complètement inhumain, des décisions de justice parfois perçues comme trop clémentes vis-à-vis des agresseurs…

Face à ce constat alarmant et unanimement reconnu, que préconisez-vous ?

Arrêter de s’appuyer sur la paupérisation du service public, sur le concept de performance, mettre un terme à la loi de 2011 dite « d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » (LOPPSI), qui a gravé dans le marbre cette culture du résultat. Le problème du service public de sécurité est le même que celui de tous les services publics.


Le malaise dans la police passé au crible.
L'année 1996 signe un triste record pour la Police nationale, avec une vague de suicides sans précédent. Depuis, loin de s'être rétablie, la profession semble au contraire au bord de l'implosion. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Manque de moyens, politique du chiffre et exigence de rendement, échec des politiques publiques, discrédit populaire, mais aussi, et plus généralement, intensification des violences au sein de notre société... : les causes du malaise sont multiples.
À travers des analyses nourries, des témoignages ainsi que des pistes de réflexion concrètes pour inverser la tendance, ce livre se fait le porte-voix des femmes et hommes qui œuvrent au quotidien pour notre sécurité, mais qui aujourd'hui peinent à faire entendre leur souffrance.
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#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police