Pierre Vermeren : «L’islam constitue le cœur du système politique marocain»

LE FIGARO. - Le Maroc va rouvrir petit à petit ses frontières à partir de juillet, mais n’accueillera pas cet été le flot habituel de touristes qui y passent leurs vacances. Cela va-t-il peser lourdement sur l’économie du pays?

Pierre VERMEREN. -
Le Maroc, comme toutes les économies méditerranéennes, est plongé dans une grande incertitude économique depuis la crise du Covid. L’effondrement du PIB de ses partenaires sud-européens et des monarchies du Golfe crée un vide inédit. L’arrêt du tourisme, qui représente au sens strict 7 % du PIB (mais plus du double avec les activités induites), est un coup dur à l’activité nationale ; mais tous les indicateurs sont au rouge, car le Maroc est une économie très ouverte qui dépend des flux d’entrées et de sorties de capitaux dans de nombreux domaines. La durée et l’ampleur à venir de la crise du Covid seront déterminantes. Les activités peuvent repartir à la rentrée, car le Maroc a une économie qui surréagit dans un sens comme dans l’autre. Mais ne nous voilons pas la face, le choc sera rude, car le pays a des marges de manœuvre financières limitées: sa dette et ses déficits extérieurs étaient à la limite de la soutenabilité avant la crise. La seule bonne nouvelle pour le Maroc et ses voisins serait que l’Europe décide de rapatrier des pans entiers de la production industrielle chinoise (30 % de la production mondiale) pour jouer la carte de la proximité et de la sécurité. Le libre-échange avec la Chine imposé par Bruxelles asphyxie le Maghreb.


Qui est Mohammed VI ? Est-ce le roi qui dirige ? L’islam marocain est-il un garde-fou contre l’islamisme ? Les Marocaines sont-elles libres ou soumises ? À quoi aspire la jeunesse marocaine ? Pourquoi la France envoie-t-elle ses imams se former au Maroc ? Le Maroc est-il un modèle pour le monde arabe ?

Royaume arabo-berbère à la longue histoire islamique, dynastique et impériale, le Maroc se voit comme le plus occidental des pays arabes et africains. Jouant au maximum de son soft power, il est au mieux avec tous les États du monde, exceptés l’Algérie et l’Iran. S’il aspire à devenir une démocratie, le Maroc veut aussi être une grande puissance islamique, avec à sa tête le chef le plus prestigieux de l’islam politique. Ami de tous, protégé par ses alliés, dominant ses opposants et affichant un nationalisme décomplexé, le roi Mohammed VI a-t-il remporté la partie après vingt ans de règne ? Restent néanmoins plusieurs ombres au tableau : misère du monde rural, manque de formation, lutte contre le radicalisme religieux et le terrorisme, repli du pays dans ses frontières. En fin connaisseur, Pierre Vermeren décrypte les paradoxes d’un royaume qui se rêve en pays d’exception.
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