Thierry Wolton : «Notre mémoire a occulté les exterminations par la famine imputées aux régimes communistes»


Dans un sondage réalisé en 2015 auprès de quelques 30 000 jeunes, dans une trentaine de pays dans le monde, à l’initiative de la Fondation pour l’innovation politique et de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, portant sur les grands crimes contre l’humanité dont le XXème siècle a été le théâtre, la famine en Ukraine, qui fit de 3 à 6 millions de morts en 1932-33, est loin de figurer parmi les grands drames dont la jeunesse d’aujourd’hui se souvient. Dans cet hit parade macabre où l’extermination des juifs par les nazis, le massacre des Arméniens par les Turcs, et l’assassinat des Tutsis par les Hutus au Rwanda occupent les premières places, l’Holodomor ukrainien - littéralement l’extermination par la faim - n’arrive qu’en septième position.

L’Ombre de Staline, de la réalisatrice polonaise Agniezska Holland, actuellement sur les écrans, vient nous rafraîchir la mémoire sur cet épisode particulièrement meurtrier de la Russie stalinienne. Ce film met en valeur la capacité d’un régime totalitaire à exterminer des millions de personnes dans le plus grand secret, le tout couvert par un aveuglement volontaire de l’occident qui refusait d’admettre la tragédie malgré les faits. À l’époque, le jeune journaliste Garreth Jones risqua sa vie pour aller sur place découvrir la vérité, puis de retour de l’enfer il se heurta à l’incrédulité de ses contemporains alimentée par une presse occidentale complaisante à l’égard du communisme. Croire plutôt que voir a été un grand classique de ce temps là grâce aux multiples complicités idéologiques dont bénéficiaient le pays du «socialisme réel». Pendant que le Gallois Jones découvrait en clandestin l’horreur, le Français Edouard Herriot, ex-président du Conseil et maire de Lyon, était baladé, lui, par la police politique soviétique dans une Ukraine de fiction - les fameux villages Potemkine - afin qu’il témoigne ensuite au reste du monde que cette terre riche, ce grenier à blé de l’Europe, ne s’était jamais aussi bien portée que sous Staline. Herriot n’a rien voulu voir des cadavres qui jonchaient la campagne, des enfants faméliques qui se livraient à l’anthropophagie pour survivre, de cette nation qui se mourrait.

Lire la suite de la tribune sur LeFigaro.fr
https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police