Nicolas Baverez : « En France, la tyrannie de la violence »

Le meurtre d’une surveillante de collège, poignardée par un élève, montre l’ampleur de l’effondrement de l’ordre public. En France, il n’existe plus aucun individu, aucune institution, aucune partie du territoire qui soit aujourd’hui en sécurité.


Le meurtre de Mélanie G., poignardée par un élève à l’entrée du collège Françoise-Dolto à Nogent, n’est pas un fait divers mais un fait de société. Il s’inscrit dans la multiplication des assassinats commis par des mineurs, dans la vague des attaques au couteau, dans la continuité des 100.000 agressions et menaces recensées chaque année contre des professeurs. Depuis le tournant de l’affaire du voile de Creil, qui acta la démission de l’État et de la justice, l’école n’est plus un sanctuaire mais un amplificateur de la sortie de tout contrôle de la violence dans notre pays.

La France connaît un effondrement de l’ordre public, au point qu’il n’existe plus aucun individu, aucune institution, aucune partie du territoire qui soit aujourd’hui en sécurité. Trois homicides sont commis chaque jour, avec un doublement du nombre de mineurs mis en cause depuis 2017. Le narcotrafic explose et envahit tout le territoire, réalisant un chiffre d’affaires de 4 à 6 milliards d’euros, étendant ses activités à la prostitution, contrôlant des pans entiers des métropoles, créant une dynamique de mexicanisation avec la corruption croissante de douaniers, de gardiens de prison, de policiers, de magistrats.

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La France est ainsi devenue une vaste zone de non-droit, où la force prime la loi et où l’État est aussi impitoyable avec les citoyens paisibles, accablés de normes et de taxes tout en étant abandonnés à eux-mêmes que passif et complaisant face aux auteurs de violence...

Mais la réponse ne peut être seulement sécuritaire. Elle passe par une profonde réforme du système éducatif...