La raison officielle du blackout espagnol: un réseau électrique inadapté et mal géré - Par T&E
Cela ne sert à rien de construire des capacités de production électriques renouvelables et intermittentes toujours plus grandes sans adapter les réseaux à leurs faiblesses. A savoir, l’intermittence liée à la météorologie (ensoleillement et vent), une production éparse et émiettée sur les territoires et un manque d’inertie qui accentue les variations de tension. C’est ce que montre le rapport rendu enfin public il y a quelques jours sur le blackout de la péninsule ibérique du 28 avril. Il exonère un peu rapidement, et pour des raisons politiques évidentes, les renouvelables intermittents à la production erratique en soulignant avant tout l’inadaptation du réseau à leurs caractéristiques de production. Ce qui est un fait incontestable.
Rapport officiel sur l’origine de la panne
La part massive des renouvelables intermittents dans la production électrique change fondamentalement la stabilité et la sécurité des réseaux. Cela n’a rien de nouveau puisque depuis des années de multiples institutions et organismes alertent sur la nécessité de moderniser et d’adapter les réseaux à une production électrique de plus en plus éparse et émiettée sur les territoires, qui est soumise aux variations météorologiques (vent et ensoleillement) et qui n’a pas l’inertie des grandes centrales thermiques et hydrauliques. On a pu mesurer cela le 28 avril dernier quand l’ensemble de la péninsule ibérique a basculé en quelque secondes dans le noir. L’organisme regroupant les gestionnaires européens de réseaux de transport d’électricité, ENTSOE, avait averti le 18 avril des risques de surproduction solaire à l’approche des beaux jours…
On commence enfin à avoir des détails et des informations assez précises sur l’enchaînement des faits et les raisons de ce blackout même s’il ne faut pas être dupe des pressions politiques qui pèsent sur la communication dans ce domaine. Le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez est un adepte inconditionnel des renouvelables intermittents et au passage un adversaire historique du nucléaire. Le socialisme manichéen à l’ancienne qui a sévi en France et s’est traduit par le sabotage délibéré pendant près de trois décennies de la filière nucléaire, de Lionel Jospin à François Hollande en passant même un temps par Emmanuel Macron.