«Promu par des puissances hostiles, le drapeau palestinien est un instrument de défiance contre la France» - Par Gilles Platret, Emmanuel Razavi et Matthieu Ghadiri
Promu par la République islamique d’Iran et allègrement brandi en France, le drapeau palestinien se propage et en révèle l’inquiétante islamisation, alertent Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, Emmanuel Razavi, journaliste spécialiste de l’Iran et Matthieu Ghadiri, ancien policier franco-iranien*.
*Gilles Platret est maire de Chalon-sur-Saône et conseiller régional de Bourgogne. Emmanuel Razavi est grand reporter, auteur de La Face cachée des mollahs (Cerf, 2024). Ex-policier et premier agent français à avoir infiltré les services secrets iraniens, Matthieu Ghadiri a publié Notre agent iranien (Nouveau Monde, 2024).Les émeutes qui ont éclaté dans plusieurs villes samedi 31 mai, après la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des champions, ont des traits communs qui ne laissent pas d’inquiéter. Au cours de plusieurs d’entre elles, le drapeau palestinien – à l’exclusion de tout autre – a été brandi comme un symbole de ralliement. Il est vrai que sa propagation, sur fond de tragédie humanitaire à Gaza, fait de lui un marqueur politique puissant, alors même qu’il est régulièrement promu par une puissance hostile à la France : la République islamique d’Iran.
Pour comprendre la menace que représente sa propagation au sein de notre société, il faut remonter à l’avènement de la République islamique d’Iran, en 1979. Son fondateur, l’ayatollah Khomeyni, considérait l’Occident comme une source de « corruption morale, de matérialisme et d’athéisme » qu’il fallait islamiser. Il jugeait nécessaire d’éradiquer toute forme d’occidentalisation au Moyen-Orient, en anéantissant l’État d’Israël et en portant le chaos en Occident.
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Pour s’assurer du soutien arabe, Khomeyni reçut Yasser Arafat à Téhéran, le 17 février 1979. Aux côtés du chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), il valida l’idée selon laquelle « la route de la Palestine passe désormais par l’Iran », affirmant que soutenir la cause palestinienne était un « devoir religieux ». Cherchant toutefois à rassembler au-delà des seuls croyants, les services secrets iraniens s’activèrent dès 1980 pour recruter, à travers l’Europe, des intellectuels et des militants de gauche sensibles à la cause palestinienne. Pour ce faire, ils utilisèrent le réseau des ambassades iraniennes à travers le monde.