Anne-Sophie Chazaud : France, un État en phase de décomposition avancée.

Après des mois de contestation sociale réprimée dans la brutalité, le mépris et l’aveuglement (voire l’éborgnage), après une pandémie mondiale gérée chez nous par des amateurs fiers de l’être et des menteurs incompétents auxquels certaines victimes commencent à présenter, à juste titre, l’addition de leurs responsabilités, voici que s’est abattue sur nous une seconde vague pandémique mondiale, celle de l’hystérie collective de repentance racialiste, indigéniste et décoloniale, fondée sur les délires hallucinés du gauchisme culturel à la fois moribond et furibard (comme le sont toutes les armées en déroute) dont nous ne cessons de subir la bêtise depuis 40 ans, depuis, chez nous, que Mitterrand et le PS en ont fait le socle idéologique de remplacement de la cause de la dignité du peuple.

Le logiciel unique de l’antiracisme (qui n’est pas le contraire du racisme mais bien au contraire son indispensable jumeau symétrique), tenant lieu délibérément d’alpha et d’omega de toute pensée sociale, cette conception victimaire, à la fois geignarde et vindicative, communautarisée, racialisée, paresseuse, qui a besoin du racisme comme une moule est accrochée à son bouchot, a supplanté toutes les autres dans bon nombre d’esprits subissant ainsi à la fois l’abêtissement de masse, le gavage et lavage de cerveau, mais aussi la démocratisation de l’inculture et l’enseignement de l’ignorance (pour reprendre l’expression de Michéa, plus que jamais d’actualité). A ce sujet d’ailleurs, les propos, justes, d’Emmanuel Macron hier au sujet du rôle néfaste de trop nombreux universitaires en matière de propagation de la folie stupide des théories indigénistes, décoloniales et autres salmigondis intersectionnels, n’ont fait, comme le souligne remarquablement Isabelle Barbéris, que flatter le narcissisme et les fantasmes pseudo-transgressifs de gens qui ne se sentaient plus très à l’aise d’être aussi ouvertement du côté du pouvoir, soutiers idéologiques du néo-libéralisme aux manettes, qu’ils ont du reste largement contribué à faire élire (souvenons-nous de la lettre des Présidents d’Université adressée, par les moyens de communication institutionnels à leur disposition, aux étudiants, entre les deux tours, appelant à voter Macron, au mépris donc de toutes les règles les plus évidentes de l’obligation de réserve).
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