ASAF : Après la première bataille
Après l’attaque surprise du virus en
début d’année et la bataille sanitaire qui a suivi, voici maintenant la
bataille économique et financière, conséquence directe de la précédente et des
décisions prises pour y faire face. Cette bataille promet d’être longue et aux
conséquences durables.
En fait il ne s’agit pas d’une simple
crise mais d’une guerre longue, ponctuée de combats intenses. Mais n’est-ce pas
le destin des peuples de devoir se battre pour survivre et se rassembler pour
vaincre ? Une chose est certaine : le salut de notre pays ne passera pas par la
division des Français !
Nous ne pourrons redresser la situation
économique et repartir vers des objectifs qui doivent être ambitieux qu’en
analysant froidement la situation après cette première bataille, en définissant
une stratégie simple avec des objectifs clairement identifiés et expliqués et
en s’appuyant sur l’ensemble des Français qui devront continuer à faire preuve
de courage et d’ingéniosité, de cohésion et de persévérance.
Le préalable de la confiance
Il n’y aura pas de véritable redémarrage
sans la confiance des Français en ceux qui ont exercé des responsabilités
depuis 6 mois dans cette crise. Les erreurs et les fautes commises avant et
durant la préparation et la conduite de cette première bataille devront être
clairement et rapidement identifiées et reconnues. Il faut que soit établi un
bilan sans concession mais sans démagogie, ni règlement de comptes ou calcul
politicien pour épurer le passé, sanctionner les médiocres et les négligents,
récompenser et honorer les meilleurs afin d’entamer la deuxième bataille sur
des bases solides.
Le principe de responsabilité est
d’autant plus fondamental à appliquer avec rigueur, que les Français, dans leur
écrasante majorité, ont obéi aux consignes gouvernementales et se sont pliés
aux contraintes imposées par le confinement. Si les multiples interrogations
(sur les masques, les tests,…) ne reçoivent pas très vite des réponses claires
et argumentées, comment peut-on alors imaginer que les Français s’engageront à
fond dans la reconstruction économique et financière de notre pays ?
L’armée au cœur de la Nation
Dans cette bataille sanitaire, les
armées ont été engagées au mieux avec des moyens réduits d’autant plus que
leurs ressources financières ont été continûment diminuées durant près de 40
ans et ce jusqu’à 2016. Comme l’a rappelé devant la commission du Sénat la
directrice du service de Santé des Armées (SSA), celui-ci « a répondu présent à hauteur de ses moyens,
lesquels ne sont pas, et n’ont jamais été conçus pour répondre à des problématiques
de santé publique à l’échelle de notre pays : le SSA a pour raison d’être le soutien
des armées et la satisfaction du contrat opérationnel ».
Les aéronefs des armées de l’Air et de Terre, les porte-hélicoptères de la Marine et les unités spécialisées de l’armée de Terre - notamment de décontamination - ont apporté, dans l’urgence, les capacités et expertises manquantes dans le cadre de l’opération Résilience. Mais simultanément, les armées devaient elles-mêmes lutter contre la Covid-19 et prendre des dispositions pour continuer à assurer les missions qu’elles sont seules à pouvoir mener : dissuasion nucléaire, renseignement stratégique, sécurité de l’espace aérien et des approches maritimes, opérations extérieures (au Sahel et au Moyen-Orient) et intérieures (Harpie en Guyane et Sentinelle).
Les aéronefs des armées de l’Air et de Terre, les porte-hélicoptères de la Marine et les unités spécialisées de l’armée de Terre - notamment de décontamination - ont apporté, dans l’urgence, les capacités et expertises manquantes dans le cadre de l’opération Résilience. Mais simultanément, les armées devaient elles-mêmes lutter contre la Covid-19 et prendre des dispositions pour continuer à assurer les missions qu’elles sont seules à pouvoir mener : dissuasion nucléaire, renseignement stratégique, sécurité de l’espace aérien et des approches maritimes, opérations extérieures (au Sahel et au Moyen-Orient) et intérieures (Harpie en Guyane et Sentinelle).
Enfin, elles devaient continuer à
recruter, former, entraîner afin que les forces engagées soient au meilleur
niveau opérationnel et que les contraintes du confinement n’induisent pas des
pertes accrues en raison d’une préparation opérationnelle insuffisante.
L’armée et l’industrie de Défense dans la bataille économique
Le premier enseignement de la crise est
le constat d’une dépendance excessive de notre pays à certains produits à
caractère stratégique fabriqués à l’étranger. Plusieurs faits avaient alerté
nos responsables : rupture d’approvisionnement de médicaments importants,
interdiction de pouvoir exporter certains de nos matériels militaires en raison
de la présence de composants provenant d’Allemagne ou des États-Unis…
Pourtant, et même si l’armement individuel
petit calibre est maintenant d’origine étrangère (fusil d’assaut allemand,
fusil de précision belge), l’essentiel de nos systèmes d’armes est conçu et
fabriqué en France. L’industrie de Défense représente 200 000 emplois directs
et indirects. C’est une industrie de haute technologie articulée autour de
grands groupes leaders européens ou mondiaux, irriguant des milliers de PME
très spécialisées sur des niches d’excellence. Cette industrie s’appuie sur la
commande publique financée essentiellement par le budget équipement des armées
(plus de 15 Md€/an) dont les postes les plus importants se situent dans les
secteurs aéronautique et spatial, naval, nucléaire, télécommunication et
informatique.
Alors que la Défense, qui est au cœur du
« régalien », souhaite, depuis quelques années, renforcer l’autonomie
stratégique de la France, comment ne pas s’opposer à ceux qui seraient tentés
de revenir sur les choix de la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 ?
Il serait plus pertinent d’accélérer, de compléter, voire d’accroître
l’équipement de nos forces aujourd’hui pour renforcer nos créneaux d’excellence
et nos exportations, mais aussi pour innover dans des technologies qui sont
souvent duales comme le sont à cet égard le nucléaire et le spatial où la France
est encore le leader européen.
Les défis à relever dans cette deuxième
bataille sont considérables et requièrent l’engagement de tous les Français. Il
revient plus que jamais aux dirigeants politiques de montrer l’exemple du
désintéressement personnel et d’agir dans le sens du seul service de l’intérêt
général.
LA
RÉDACTION de l’ASAF
www.asafrance.fr
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