Boris Cyrulnik et Boualem Sansal, la résilience franco-algérienne

Qui mieux que Boris Cyrulnik et Boualem Sansal aurait pu écrire ce livre à deux voix, où l'histoire de l'Algérie est dépeinte comme une de ces entreprises humaines qu'on ne comprend qu'en mesurant le rôle structurel de la violence dans les sociétés ? Loin des discours officiels, parfois sans ménagement, ils invitent à redécouvrir l'Algérie et les Algériens, la manière dont ils ont mené ou subi leur histoire, fabriqué leurs héros, conquis leur indépendance ― pour le meilleur et pour le pire, entre terrorisme et résistance, fanatisme et corruption, violence et soumission. Un livre nécessaire pour sortir des mensonges et des hypocrisies, et penser à bras-le-corps une situation complexe, pour les Algériens comme pour les Français. Et imaginer peut-être, une fois éclaircis les vieux différends, d'oublier l'amertume et les ressentiments pour rendre possible une amitié entre peuples capables de se reconnaître pour ce qu'ils sont, ayant cessé de se leurrer sur le passé. Un livre salutaire.



Le 8 mai, en plein Covid-19, qui a mis un terme – provisoire ? – aux manifestations du Hirak, le président algérien Tebboune a fait deux annonces passées inaperçues en France : le lancement d’une chaîne télévisée consacrée à l’Histoire et l’institution de la journée du 8 mai, « journée nationale de la mémoire », en référence aux massacres du 8 mai 1945 perpétrés par l’armée française. Mais quelle Histoire ? Quelle mémoire ? C’est une des questions que soulève l’écrivain algérien Boualem Sansal dans son dialogue* avec l’essayiste Boris Cyrulnik. « Il faut se souvenir que l’Histoire officielle du pays, écrite par une commission d’apparatchiks du FLN, est toujours au programme scolaire ; elle commence par la conquête arabe (647-709) et réserve l’essentiel de ses pages à la colonisation française (1830-1962) et à la guerre de libération (1954-1962). » Dans cet ouvrage, Sansal, qui dénonce le mythe des 1,5 million de martyrs de la guerre instauré par Ben Bella en 1963, en appelle à une histoire longue et complexe. Il souligne la multiplicité des colonisations et la permanence de la structure tribale de l’Algérie, qui perdure avec le partage économique du pays entre quelques familles.

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