Frédéric Mas : petit portrait de ce que serait la France si tous les combats « néo-progressistes » aboutissaient


Atlantico.fr : Quel a été l'impact de la crise économique de 2008 sur le discours anti-libéral des "neo-progressistes" actuels ?

Frédéric Mas : La crise financière, ou plus exactement la réponse des Etats comme des différents régulateurs face à cette crise, a en quelque sorte agi comme une caisse de résonance de toutes les critiques adressées au capitalisme et au libéralisme, en particulier au sein des élites. Le discours socialiste autrefois marginal en Occident est revenu au centre de l’attention du débat public parce que la « narration » qui a triomphé dans le discours commun, et qu’on retrouve autant chez tous les faiseurs d’opinion de l’extrême-droite à l’extrême gauche, c’est qu’elle a donné à voir la crise d’un « capitalisme de casino » et de son bras armé légendaire, le néolibéralisme.

La réalité est plus complexe, comme toujours. Tout le monde semble avoir oublié qu’à l’origine de la crise, il y a les subprimes, c’est-à-dire des prêts immobiliers créés et garantis par l’Etat afin d’aider les plus pauvres à accéder à la propriété en s’appuyant sur un marché bancaire étroitement dépendant du bon vouloir des banques centrales. L’éclatement de la bulle immobilière a étendu la crise au monde entier, et généré la faillite de Lehman Brothers, faillite que tout le secteur comme les Etats ont pris pour un avertissement. En d’autres termes, c’est autant l’interventionnisme étatique et de sa régulation qui est à l’origine de la crise que le marché lui-même. La classe politique, et premier lieu le gouvernement américain de l’époque, a surtout retenu la possibilité d’effondrement en cascade des établissements bancaires et financiers fragilisés et le chaos social et politique qui pouvait suivre. Le président des Etats-Unis de l’époque, George Bush Jr, adopte le plan Paulson, c’est-à-dire encore plus d’intervention étatique pour limiter la dépression économique amorcée par la crise du crédit qui a succédé à celle des subprimes. On est loin d’une crise liée à la dérégulation, et surtout, la réponse politique, même de la part d’une administration Bush Jr censée être « ultralibérale », fut keynésienne.


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