Régis de Castelnau : Affaire Traoré... le réel et le droit contre le mythe.
Affaire
Traoré : L’étonnant spasme politique qui a saisi la France sortant du
confinement nous a fait vivre ce que l’on peut qualifier de folle semaine.
Nous avons assisté à l’importation chez nous, des conséquences
d’un drame survenu aux États-Unis où pour la énième fois on a pu voir une
écœurante et meurtrière violence policière, s’abattre sur un citoyen noir dans
la ville de Minneapolis. Huit minutes quarante-six insupportables d’une agonie
filmée renvoyant l’Amérique à ses démons et à son histoire. Drame qui a
provoqué une émotion mondiale frappant à des degrés divers des pays de
l’Occident les confrontant eux aussi à leur passé, leur présent difficile, et
leurs contradictions politiques exacerbées.
Déconsidérée par la violence exercée par les forces de
l’ordre à l’occasion de la répression brutale des mouvements sociaux depuis
l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, et par conséquent vulnérable dans une
partie de l’opinion, la police française s’est retrouvée accusée de racisme. À
l’occasion d’une affaire survenue il y a quatre ans semblant d’entretenir aucun
rapport avec le racisme.
On
a dit dans ces colonnes la désinvolture avec laquelle le chef de l’État,
relayé par Nicole Belloubet, avait traité la séparation des pouvoirs exécutif
et judiciaire. Donnant ainsi son soutien implicite à un récit porté par une
partie à une procédure judiciaire, et jusqu’à présent plutôt infirmée par
ladite procédure. Validant ainsi la thèse d’une bavure policière et meurtrière
commise par des gendarmes et étouffée par des magistrats et des experts soumis
à la raison d’État. Naturellement, gendarmes et magistrats ont blêmi sous
l’insulte. Christophe Castaner a payé son écot à cette dérive en validant aussi
à sa façon la thèse du collectif Adama et en faisant du concept « d’émotion »
une norme supérieure à la constitution et à la loi !
Il y a eu aussi la constitution d’une troupe hétéroclite
mélangeant groupes politique en mal de discours clientéliste à l’approche du
deuxième tour des municipales, groupuscules gauchistes tout contents de sortir
de leur coma, médias soutenant sans réserve la diversion politique macronienne,
et les brochettes habituelles de peoples intempestifs toujours friands des
leçons de morale que personne ne leur a demandées. Ladite troupe prenant sans
réserve elle aussi le parti de la thèse du « collectif Adama ».
C’est ainsi que, profitant des circonstances, ce groupuscule
qui entoure Assa Traoré, sœur d’Adama, a pu prendre en main l’agenda politique
français de cette semaine !